Un rappel: l’autisme est une condition neurodéveloppementale (ce n’est pas une maladie) qui se manifeste par des caractéristiques ou des manifestations atypiques (voir ci-dessous). D’un point de vue clinique, le trouble du spectre de l’autisme (TSA) fait partie de l’ensemble des troubles neurodéveloppementaux décrit dans le DSM-V (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, 5e édition). On parle de spectre de l’autisme car c’est une condition qui se manifeste différemment selon les personnes. Les symptômes représentent un continuum qui varie de léger à sévère.
Depuis le DSM-V, le degré de sévérité qui apparaît dans l’évaluation diagnostique précise le besoin de soutien de la personne et comporte trois niveaux :
TSA niveau 1: requiert un soutien
TSA niveau 2: requiert un soutien important
TSA niveau 3: requiert un soutien très important
Les causes ne font pas encore l’objet d’un consensus. On suspecte des raisons génétiques et environnementales.
À noter: Bien que le syndrome d’Asperger ait disparu de la nomenclature du DSM-V, certaines personnes autistes continuent d’utiliser ce terme pour se désigner. On peut aussi souvent retrouver le diminutif Aspie.
Chaque personne autiste peut manifester ces caractéristiques de différentes façons et avec une intensité variable.
Des caractéristiques multiples
L’autisme se caractérise par des comportements atypiques plus ou moins importants dans deux domaines:
La communication et les interactions sociales
Chez les personnes autistes, on note une absence ou un manque de réciprocité sociale. Entre ne porter aucune attention à l’autre et ne pas savoir comment amorcer une interaction, plusieurs manifestations sont possibles. La communication non verbale est aussi souvent incomprise. Par exemple, il est complexe pour une personne autiste de comprendre ce qui est sous-entendu dans l’intonation utilisée par son interlocuteur ou dans son haussement de sourcils. De plus, les règles implicites des interactions sociales ne sont pas acquises instinctivement, les relations sociales peuvent ne pas être appropriées pour l’âge de la personne.
Les comportements, activités et intérêts spécifiques
Chez certaines personnes autistes, on constate que les intérêts peuvent être peu nombreux, mais très développés. On remarque souvent des activités ou des comportements répétitifs tels qu’une manipulation des objets (les aligner ou les faire tournoyer), des mouvements inhabituels du corps (balancement, torsion ou battements de mains), etc. Les changements peuvent entrainer une détresse importante accompagnée de réactions émotionnelles souvent subites et démesurées. Les activités répétitives ont un effet rassurant en raison de leur caractère familier.
Quels sont les chiffres de l’autisme au Québec?
Au Québec, le taux de prévalence est en constante augmentation : il est estimé aujourd’hui à environ 1,5%.
Selon un rapport produit par la Fondation Miriam, on recensait en 2014 plus ou moins 76 000 personnes autistes au Québec. Quant au rapport de l’Institut national de santé publique intitulé Surveillance du trouble du spectre de l’autisme et produit en 2017, il mentionne qu’il y a au Québec 16 940 enfants âgés de 1 à 17 ans et ayant un diagnostic d’autisme faisant ainsi de cette condition la plus recensée en milieu scolaire.
Et au Canada?
L’estimation de la prévalence de l’autisme au Canada, incluant les enfants et les adultes, est de 1 sur 94. Chez les enfants et les adolescents âgés de 5 à 17 ans, la prévalence globale du TSA selon le rapport 2018 du Système national de surveillance du trouble du spectre de l’autisme est de 1 sur 66.
Consulter un document de l’Agence de la santé publique du Canada, qui présente le taux de prévalence de l’autisme chez les jeunes de 5 à 17 ans au Canada.
Pour aller plus loin
Consultez la page Trouble de l’autisme de Wikimedica, une plateforme collaborative de transfert de connaissances en santé, conçue par des professionnels et alimentée par des recherches scientifiques à jour.